lundi 28 août 2017

Saya pour un nagamaki naoshi, 3ème partie.

C'est l'aboutissement d'une longue période de travail, qui est parfois pleines de bonnes et de mauvaises surprises.
Il s'agit de la troisième phase du travail d'un fourreau, qui consiste au laquage et aux finitions du fourreau.
Par laquage, il faut y entendre la création d'une peau sur le bois, qui imperméabilise le tout, qui empêche également les deux coques de bois de se réouvrir, et qui donne une ou plusieurs couleurs faisant décor avec le reste de la monture.
Le laquage de fourreau de sabre n'est en aucun cas qu'une histoire de peinture pour "faire joli".



La question du médium utilisé rentre aussi en ligne de compte, est-ce qu'il est préférable d'employer de l'urushi (la laque naturelle japonaise), de la laque de cachou, ou une autre laque de substitution ? A chaque fourreau, qu'il soit à créer, à restaurer, ou simplement réparer, la question se pose à chaque fois pour moi.



Ici c'est une création de fourreau pour un sabre ancien qui n'en avait plus. J'ai opté pour l'urushi, pour la recherche de cohérence avec le reste de la monture, et puis j'aime sa température qui reste fraîche longtemps au toucher.



C'est aussi la plus longue des procédures de laquage, mais c'est celle que je préfère en terme de résultat et de durabilité. Par contre il ne faut jamais oublier que c'est celle qui peut poser des problèmes d'irritations avec la peau et d'allergie, car cette laque est issue de la sève d'un arbre qui s'appelle "Sumac vénéneux".



Et j'ai beau en faire depuis 10 ans, je finis toujours par me faire avoir à un moment ou à un autre, et là je me paye pour la fin du travail une belle plaque de petits boutons sur l'avant-bras qui plaquait le fourreau au moment des ajustements finaux ! La laque avait beau être sèche au toucher et apte au ponçage, je ne me suis pas protégé plus que les mains pendant le travail, en me disant que c'était bon.
Hé, hé, hé...



Hé bah non !
La transpiration a fait émulation avec les particules résiduelles du ponçage restées sur le fourreau. Mais bon, ça a déjà été bien pire que ça. Un peu de crème pour les brûlures, et ça finit par s'en aller...
Je vous épargne de la photo de mon avant bras.