vendredi 18 février 2011

Shirasaya, monture de préservation



Un tour de force, réalisé durant l'été 2009
(en à peu près un mois et demi, si mes souvenirs sont bons),
avec la complicité de Clément Poma,
plasticien et ébéniste émérite, grand passionné et pratiquant
d'arts martiaux, au pluriel.
Vous trouverez son site dans la colonne des liens.
J'y ai réalisé les intérieurs et les réglages sur les lames,
et Clément s'est occupé de faire les arrêtes et les finitions extérieures.

Il y eu cinq shirasayas à réaliser,
(le deuxième en partant du bas existait déjà).
A la demande du client, on a utilisé du magnolia et du tilleul,
suivant les sabres.
Ce fut l'occasion de voir passer des lames de diverses époques.
Je ne vous cache pas que c'était le pied !
Il y eu entre autre (sur la photo, en partant du bas)
une lame fine, courbée et très élancée, de la période
Kamakura (14 ème), une autre courbée mais lourde et épaisse,
époque Genroku ( 17ème), une courte, très massive et presque
droite, (et pourtant très légère) période Kambun (17ème),
et pour les trois autres, il me semble
que c'était shinshinto (19ème).

Je garde un excellent souvenir de ce défi contre la montre.
Eprouvant, certes, mais sympathique !
Et puis je me souviens de Clément qui voyait arriver
dans son atelier les lames au compte-goutte;
et quand il avait du bol il en avait deux en même temps.

C'était l'occasion d'avoir en main divers univers, car on sentait
que chaque lame avait son caractère propre, et on cherchait
à imaginer ensemble quel pouvait être son histoire,
et l'utilisation recherchée. Là c'était plutôt les casquettes
de pratiquants et de bouffeurs de films de sabres qui étaient
fichées sur nos têtes !
De vrais gamins, en fait.

A noter aussi que les machines ont été quasi-absentes du chantier,
simplement pour rectifier ça et là une facette.
A 96%, ça a été sciage à la main, rabot japonais et occidental, racloir, divers ciseaux japonais (mes préférés, ça vous étonne ?),
colle de poisson et bambou sec pour les mekugis.

J'ai confié depuis à Clément d'autres lames
et je vous montrerai bientôt le dernier shirasaya qu'il a fait,
pour une lame m'appartenant. Il y a réalisé des hatome
(renforts qui certissent le mekugi, la goupille de fixation)
qui sont doubles. Avec à la fois de la corne de buffle noir
et de la corne blonde. C'est un malade du détail, en fait.
Du coup, j'aime bien, quand il se lâche dans ses créations.

Mais pour la photo, c'est pour une prochaine fois !


samedi 12 février 2011

Koshirae, monture de sabre.


Bonjour à tous !
Bon je vais la faire courte, voilà un wakisashi ( sabre moyen),
qui a séjourné dans l'atelier, il y a quelques temps de ça.
Voilà quelques photos, dans le principe avant... après,
pour une séance de remise en forme.
Tout était fatigué, mais la base de l'objet m'a inspirée,
j'en trouvais les lignes gracieuses et c'était la première fois
que je voyais un fourreau aussi fin et plat en son extrémité.
Habituellement les sayas ( c'est comme ça qu'on les nomme)
se terminent en ellipse.
Il a fallu retrouver à ce sabre des menukis ( les petites sculptures
métalliques placés sous le tressage de la poignée.